Shaa Wasmund sur la Résilience : Et si le vrai courage, c’était de ne plus tout porter seul ?
Temps de lecture : 9 minutes. Cet article contient des liens affiliés, sélectionnés spécialement pour leur utilité.
Si tu ne dois retenir qu’une seule chose, retiens ça :
La résilience, ce n’est pas “tenir bon” jusqu’à se briser. C’est choisir, chaque jour, où tu mets ton énergie, ce que tu laisses partir, et qui tu invites à te tenir compagnie sur un bout du chemin.
Les points clefs de ce Panel à l’EBL 2025 :
Ta force est réelle, mais elle peut aussi t’enfermer si tu refuses de l’adapter.
Abandonner ce qui ne fonctionne plus n’est pas échouer, c’est une preuve de stratégie.
Tu n’as pas à attendre le burnout pour ajuster.
La résilience se cultive, elle n’est pas figée. Elle peut devenir un levier de régénération (pas juste de survie).
Ce texte s’adresse à toi si…
Tu continues d’avancer même quand tout crame. Tu n’as pas de plan B. Tu es devenu·e “forte” parce que t’avais pas le choix. Mais aujourd’hui, tu veux transformer cette force en quelque chose qui te construit plutôt que quelque chose qui t’épuise.
Tu ne veux pas de pitié. Tu veux des outils. Des leviers. Et un espace où on te parle comme à quelqu’un de lucide, capable, mais humain·e.
Shaa Wasmund est une entrepreneure, conférencière et autrice à succès. Elle est connue pour son franc-parler et sa capacité à transformer les claques de la vie en carburant stratégique.
Ce que j’ai compris (et ce que j’en tire)
1. La résilience, ce n’est pas “tenir coûte que coûte”, c’est discerner les Dips des Dead Ends
On a glorifié la persévérance aveugle. Le “tu dois juste faire un peu plus d’efforts, travailler plus”. Mais parfois, ce que tu crois être une phase difficile (un dip) est en réalité une impasse depuis le début (un dead end).
→ Le dip, c’est la vallée de l’humilité avant que les fruits de tes efforts ne t’arrivent. Tu en sors grandis et avec plus de clarté et d’outils pour la suite.
→ Le dead end, c’est ce que tu refuses d’admettre. Parce que t’as trop donné, trop misé, trop cru. C’est là que se niche le piège du “sunk cost fallacy” : croire qu’il faut absolument finir ce qu’on a commencé, même si ça semble objectivement voué à l’échec.
“La chose la plus résiliente que j’ai pu faire ? Abandonner.”
- Shaa Wasmund
👉 Un petit exercice pour toi :
Fais trois colonnes : Projet ou engagement / Ce qu’il te coûte / Ce qu’il te rend
Note objectivement.
Puis surligne en rouge ceux qui ne te rendent plus rien. Et demande-toi : Est-ce que je continuerais si je le commençais aujourd’hui ?
💡 Quelques ressources que je te recommande :
The Dip par Seth Godin
The psychology of sunk cost par Hal R. Arkes & Catherine Blumer
2. Push / Pause / Pivot : construire ton propre code de résistance
La vraie résilience ne se manifeste pas uniquement dans l’effort. Elle réside aussi dans la capacité à naviguer intelligemment entre les phases. Un.e vrai.e guerrier.e ne fonce pas sans cesse : il/elle écoute le terrain.
Push : Quand le feu et la vision est encore là, même si ça secoue un peu.
Pause : Quand ton corps ou ton mental réclame un repli tactique ponctuel.
Pivot : Quand ce que tu vis ne sert plus ta cause profonde.
“Ta nouvelle vie va te coûter ta vie d’avant. C’est normal. C’est sain.”
👉 Un petit exercice pour toi :
Réécris ta semaine passée en identifiant les moments où tu as poussé, fait pause, ou pivoter. À quel moment as-tu lutté contre ton instinct ?
💡 Quelques lectures et ressources que je te recommande :
Rest par Alex Soojung-Kim Pang
Essentialism par Greg McKeown
3. La discipline invisible : créer ta routine de récupération
Tu penses peut-être que la résilience vient de la capacité à encaisser. En réalité, elle vient de ta capacité à récupérer. Et ça, personne ne t’a appris à le faire, surtout pas dans des environnements où on te valorisait par ce que tu tenais le coup.
“L’usure, c’est pas ce qui t’arrive. C’est ce que tu ne te permet pas de relâcher.”
👉 Un petit exercice pour toi :
Teste le protocole RECONSTRUCT en l’implémentant chaque semaine, consciemment :
Ralentir - te désynchroniser du rythme imposé, retrouver ton tempo
Écouter - T’exposer à des récits, voix et contenus qui te parlent vraiment
Créer - Te reconnecter à ta puissance créatrice, sans enjeu de performance
Oxygéner - Bouger, t’aérer, regénérer ton énergie corporelle
Nommer - Mettre des mots sur ton état, tes besoins, ton seuil
Soutenir - Offrir du soutien aux autres pour regénérer ton empathie
Terminer - Clôturer tes journées (ou tes pensées) volontairement et complètement
Ritualiser - Créer des micro-rituels quotidiens pour t’ancrer et recharger ton feu intérieur
Utiliser - Mettre en pratique concrètement ce que tu as appris, même juste un peu
Connecter - Nourrir les liens qui te soutiennent émotionnellement et intellectuellement
Transformer - Identifier une difficulté vécue aujourd’hui et la transformer en opportunité d’apprentissage
💡 Quelques lectures que je te recommande :
Burnout par Emily & Amelia Nagoski
Deep Work par Cal Newport
Feel-Good Productivity par Ali Abdaal
Vivre : La Psychologie du bonheur par Mihaly Csiksentmihalyi (un de mes livres coup de coeur !)
Formation : Santé mentale, quand le travail devient addictif
4. Tu n’es pas seul.e, mais encore faut-il que tu t’autorise à être aidé
Tu es peut-être devenu.e “le roc” de ton entourage. Mais ce rôle-là, il isole. Il fossilise aussi ton identité. Et sans le vouloir, il te déconnecte du soutien émotionnel que tu mérites.
Shaa Wasmund parle de ceux qui “rechargent ta résilience plutôt que de la drainer”. C’est le bon moment pour faire ce tri.
👉 Un petit exercice pour toi :
Rédige 3 messages à des gens de ton cercle :
1 personne qui t’inspire
1 personne qui te comprend si bien sans que t’ai besoin de t’expliquer
1 personne que tu veux encourager
Tu leur dis simplement ce qu’ils t’apportent. Tu seras surpris·e du retour.
💡 Pour aller plus loin…
Formation : Déléguer, comment franchir le cap ?
Formation : Nouer et développer des partenariats pour booster votre business
Team Tactics par Pip Decks
5. La résilience peut devenir un message, mais il doit venir de bases saines
Partager son parcours, oui. Mais le faire quand tu as compris ce que ça t’a appris, pas juste pour prouver que tu as survécu. Ta voix, elle peut éduquer, inspirer, guérir les autres, mais pas à tes dépens.
👉 Un petit exercice pour toi :
Écris 2 versions de ton histoire :
Une où tu es la “survivante/le survivant”
Une où tu es l’alchimiste : celui/celle qui transforme les problèmes en opportunités d’apprendre, puis conçoit et partage la solution
Note ce que tu veux vraiment transmettre. Le message derrière la blessure.
💡 Quelques ressources que je te recommande :
Storyworthy par Matthew Dicks
The Body Keeps the Score par Bessel van der Kolk
Building a Storybrand 2.0 par Donald Miller
🔁 Ce que j’aimerais que tu retiennes
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Tu as investi du temps, de l’énergie, et pourtant tu sens que ça n’avance pas ? C’est sans doute le sunk cost fallacy, ce poison mental qui t’oblige à continuer “parce que tu as déjà trop donné”.
Le test est le suivant : “Si je le recommençais de zéro aujourd’hui, est-ce que je le lancerais à nouveau ?”
Si la réponse est non, tu as le droit, et la force, de poser les armes.
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La persévérance stratégique consiste à ajuster ton rythme, alors que l’obstination te pousse à ignorer les signaux de ton corps, flouter ta vision et la réalité du terrain.
Discerner les moments Push/Pause/Pivot, c’est te donner la capacité de choisir ta posture selon la situation, et non par réflexe ou mécanisme de défense du “ta valeur vient de ce que tu endures'“.
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Tu veux garder la cadence, mais sans sacrifier ta santé mentale ? Voici une de nos petites recettes magiques :
10 min sans aucun écran
15 min pour créer
20 min activité physique
15 min de check-in mental
10 min de gratitude / soutien
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Être celui ou celle sur qui on compte, c’est une force… mais aussi un piège.
Tu as le droit de demander du soutien. En envoyant 3 messages de gratitude, tu créés de la réciprocité, et tu redéfinis ton cercle.
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Ni jugé, ni inné, ni prédéstiné : c’est une compétence à cultiver, petit à petit. Un état d’esprit qui se construit.
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Tu n’es pas là pour te raconter dans un monologue nombriliste, tu es là pour faire sonner ton histoire d’une manière qui inspire à une action positive, à du mieux. Compare ces deux styles :
Le.a survivant.e : j’ai encaissé, j’ai tenu
L’alchismiste : j’ai transmuté, j’ai appris, j’ai transmis
Choisir le second, c’est passer du spectacle au service : structurer ton récit pour en faire un levier d’impact et de changement.
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Ils n’arrivent pas d’un coup, mais s’accumulent :
Une fatigue chronique dès le réveil
Irritabilité, cynisme
Difficultés à se concentrer ou à rester concentrer
Perte de sens, désengagement
→ Tes valeurs professionnelles et/ou personnelles que collent plus avec la réalité de tes actions quotidiennes.
Maintenant, tu peux faire quelque chose d’important : arrête et limite ce qui te draine, renforce et donne plus de temps à ce qui te ressource et te passionne.
Tu veux retrouver les autres deep dives de la série sur l’Elite Business Live 2025 ?
Je te les ai tous rassemblés ici : Elite Business Live 2025 : Ce que j’ai retenu (et pourquoi c’est peut-être pile ce qu’il te faut… ou pas du tout).